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LE DANGER DES ÉTIQUETTES, MÊME POSITIVES.

Quand les étiquettes nous suivent tout le long d’une vie et nous façonnent sans même que nous nous en rendions compte.

A force de poser des caractéristiques sur nos enfants, qu’elles soient positives ou non, nous les enfermons dans un rôle qui risque de devenir définitif.

Ainsi quand nous répétons à nos enfants qu’ils sont « têtus« , « chouineurs« , « agités« , « paresseux« … nous prenons le risque de les rendre vraiment ainsi.

Alors autant c’est assez simple de comprendre qu’il faut éviter de donner des étiquettes négatives, mais, ce qui est plus surprenant, c’est qu’il en est de même pour les étiquettes positives.

Mais, en quoi est-ce un problème de poser des étiquettes positives, si on en croit la loi du pygmalion et si ça encourage l’enfant à devenir réellement comment on le perçoit ?

EXPLICATIONS AVEC CAS CONCRETS

J’ai eu le cas une fois d’une maman qui disait tout le temps à son enfant :

« Tu es si intelligente, si tu travaillais comme untel, tu ferais des miracles. C’est tellement dommage que tu ne travailles pas assez « …

On sentait à travers les mots et l’intention de cette maman qu’elle était vraiment très fière d’avoir une fille « intelligente« , et que pourtant, la caractéristique de « ne pas travailler assez« , n’était pas en soi, un réel problème. Sa fierté d’avoir une fille intelligente dépassait tout le reste.

Elle était certaine qu’en lui donnant cette étiquette positive de « fille intelligente » en l’associant à un brin de « ne pas travailler assez« , elle pensait réellement la pousser à l’encourager à travailler davantage afin de lui prouver qu’elle avait raison.

Mais, étrangement, plus elle lui disait ça, moins sa fille travaillait.

Elle ne comprenait pas qu’en lui répétant ça, qu’à force de lui seriner en permanence cette phrase là, sa fille, au contraire, avait peur de la décevoir.

Et si, en se mettant à travailler, elle n’arrivait aux résultats escompté ? Que penserait sa mère ? Et si elle n’était pas « si intelligente que ça », quelle déception sa maman aurait… Et si « même en travaillant beaucoup, elle n’arrivait pas à dépasser untel ? », sa mère penserait s’être trompée et serait déçue au final de ne pas avoir une fille « si intelligente« .

Afin d’être sure de maintenir son statut de « fille intelligente« , afin de conserver la fierté de sa mère, elle préférait ne pas travailler, parce qu’ainsi, elle était certaine de ne pas la décevoir.

Sa maman en lui répétant sans cesse combien elle était intelligente, l’enfermait dans un cercle où elle avait trop peur de faire un faux pas et de la décevoir. Sans s’en rendre compte, cette maman en pensant l’encourager, au contraire, la décourageait.

J’ai eu un autre cas où une maman disait toujours de sa fille qu’elle était « si gentille« . A force de lui poser cette étiquette de « gentille« , dès que sa fille coopérait, dès que sa fille « était dans les clous« , dès que sa fille répondait à ses attentes… sa fille n’osant pas non plus décevoir sa maman devenait de plus en plus « effacée« , « soumise » et s’oubliait elle même. Ce n’était pourtant pas du tout l’intention première de cette maman qui au contraire trouvait réellement sa fille si gentille et en était extrêmement touchée.

Mais, cette étiquette de « gentille » lui a collé à la peau jusqu’à ce qu’elle comprenne qu’elle l’avait assimilé à une forme de soumission. Jusqu’à ce qu’elle explose et ose enfin s’affirmer tout en ne se sentant pas « méchante » pour autant. Sans culpabiliser.

Les cas comme ceux là sont multiples et infinis.

Si la loi du pygmalion peut faire des miracles la grande majorité du temps, elle peut aussi avoir un effet pervers, tant dans le positif, que dans le négatif.

Nos enfants ne sont pas des pots de confiture, leur contenu évoluera tout le long de leur vie, ne les enfermons pas dans un contenant qui peut ne pas leur correspondre avec une étiquette définitive.

Soyons vigilants, à employer des qualificatifs sur des actes, des moments, des situations … davantage que sur nos enfants.