BLOG : moment d’intimité.
Les gens me disent :
– « Mais tu as l’air fatiguée, c’est ton allaitement qui te fatigue ».
– « Tu devrais la passer au lait artificiel, elle réclamerait moins, tu serais plus tranquille ».
– « elle ne mange pas encore ?! Mais il faut insister ».
– « C’est normal que tu sois fatiguée, ta fille n’a pas de doudou, ni de totoche, c’est toi qui remplace ça; forcément c’est épuisant. Il faut insister ! ».
– « Tu réponds à tous ses besoins ? Mais tu dois être épuisée ! C’est une enfant roi ».
– « Tu travailles en même temps que tu t’en occupe !? Mais c’est normal que tu sois épuisée ! Tu devrais la mettre chez une nounou/crèche… tu devrais la lâcher un peu ! ».
– « Après 6 mois/ 1 an/ quand l’enfant marche (à la libre appréciation de chacun)… l’allaitement, c’est malsain/incestueux… les seins, c’est sexuel quand même, je trouve ça dégoûtant« .
– « tu devrais la laisser pleurer et dormir dans son lit/ arrêter de la prendre dans tes bras… tu vas mal l’habituer ».
Et…
…En fait, non, ce n’est pas mon bébé, ni les besoins de mon bébé, ni mon allaitement qui me fatiguent, ni le fait qu’elle ne soit pas gardée par une tierce personne… non.
Ce sont les gens qui me fatiguent à ne pas comprendre, à ne pas réaliser, à croire que notre société a fait des enfants « rois », alors que nous nous sommes profondément éloigné de ce qu’était notre instinct primaire. Nous en sommes venus à être des adultes tyrans … des dictateurs avec nos enfants. Et quand nos bébés réclament simplement ce qui est bon pour eux, ce qui est naturel, on retourne la situation en les accusant précisément de ce que nous faisons nous mêmes. En dépit de tout bon sens.
On s’est éloigné de tout ce que l’amour maternel a de magnifique et parfaitement naturel: l’abnégation de soi pour la bonne construction de nos enfants.
DONC…
OUI je lui donne mon lait, qui est plus digeste que le lait artificiel: normal.
Mon lait est adapté aux besoins de mon bébé. La nature fait bien les choses… étonnant non ? Le lait de vache, même trafiqué, c’est fait pour les veaux, pas pour les bébés humains.
Quand on voit la différence de taille entre les deux: l’évidence est là. Mon lait étant plus digeste, donc forcément elle a faim plus vite. Le lait maternel est composé de 90% d’eau… donc oui, quand elle a soif/faim/câlin, elle sait où trouver le meilleur pour elle même. Manger un cassoulet tous les soirs avant de dormir, fait qu’on va tomber comme une masse … mais est-ce mieux ? J’en doute FORTEMENT. « Insister » … c’est drôle. C’est comme si on conseillait à un parent de forcer/inciter son enfant à manger Mc Do, pour être plus « tranquille », pour qu’il soit plus « lourd », qu’il « dorme mieux », plutôt qu’une alimentation saine …
Donc oui… mais NON. Si j’avais voulu être « tranquille », si on avait voulu que ce soit « facile », on n’aurait pas fait d’enfant.
Ça aurait été plus simple.
Alors, oui: Je lui donne ce qui est le plus adapté pour elle, le plus naturel, le meilleur : mon lait. Ais-je besoin de me « justifier », encore et encore ? NON.
Merci de respecter nos choix: simplement.
OUI, Notre fille n’a ni doudou, ni totoche… c’est soit disant moi qui les « remplace ». Mais a-t-on perdu la tête en France au point de croire qu’une peluche et un bout de plastique sont censés mieux la rassurer que la chaleur de mes bras, que la douceur de mes baisers, que la tendresse de mes caresses ? A-t-on à ce point perverti les choses ? NON, ce n’est pas moi qui remplace le doudou/totoche, mais bien eux qui remplacent la plupart des mamans. Pas étonnant qu’en France on ait besoin d’un petit verre/petit pétard/petit cachet… pour « mieux » dormir… Les béquilles émotionnelles ont encore un bel avenir … A-t-on à ce point perdus nos repères qu’on pense que c’est normal que nos enfants soient attachés à des choses matérielles plus qu’à ses propres parents ? Pire encore, notre société trouve anormal qu’un bébé soit « collé » à sa mère… mais pas qu’ils adore un nounours ?
Et on s’étonne d’en être à un point d’indifférence les uns des autres alors que depuis tous petits nous sommes conditionnés à ce que « la norme » soit d’être rassuré par des objets plutôt que par des humains… ? Nous aimons nos affaires et utilisons les humains, alors que ça devrait être totalement l’inverse.
Bien sûr que OUI nous répondons à tous ses besoins : notre devoir de parents est de la rassurer, de bien la construire. Pas de la fragiliser pour soit disant lui « apprendre la vie ». D’où vient cette idée folle en France que pour bien construire nos enfants, il faut leur mener la vie dure ? Balançons nous nos portables par terre pour les fortifier ? Non, nous les équipons d’une coque, d’une protection en verre trempée pour mieux les protéger. Quand nous construisons nos maisons, laissons nous des failles dans les murs, la toiture… pour l’habituer aux intempéries ? Bien sûr que non, nous la construisons au mieux, en respectant bien les étapes afin qu’elle soit solide et qu’elle tienne le plus longtemps possible… … et pourtant nos téléphones, nos maisons… nos biens matériels se changent s’ils sont trop abîmés … pas nos enfants. Quand une plante ne pousse pas, nous ne la corrigeons pas pour lui apprendre à mieux pousser, nous ne la privons pas d’eau pour lui « faire comprendre », nous l’arrosons, nous ajustons à ses besoins et c’est son environnement que nous adaptons à ses besoin. Pour quelles raisons obscures, en France, pensons nous qu’en ne répondant pas à tous les besoins de nos enfants, nous allons les construire mieux ? C’est étrange… Donc oui, nous répondons à tous ses besoins, afin qu’elle développe une sécurité affective profonde, une confiance en nous et en elle solide, une sérénité avec des bases saines, et une bonne capacité de résilience pour le jour où les épreuves arriveront (et elles arrivent malheureusement toujours trop tôt). Plus elle sera bien construite, mieux elle réussira à affronter les épreuves de la vie et à les surmonter.
Enfin, NON, nous ne laissons pas notre bébé à des inconnus. Même vu 2/3 fois. Pas 8 heures par jours, pas tous les jours, pas sans être là. Parce que nous pensons être les mieux placés pour nous en occuper: même si c’est « fatiguant ». Déjà qu’on ne le laisse pas à nos proches, alors pour quelle raison je la laisserai à des inconnus ? Si on voit quelqu’un 2/3 fois, est-ce pour autant qu’on va lui laisser notre voiture, notre maison, notre argent… ? La majorité des français diront que non ! Alors nos affaires seraient elles plus importantes à nos yeux que nos enfants ? Ça rejoint l’idéal français du fameux doudou/totoche, à qui nous sommes censés être plus attaché qu’à nos parents. L’histoire se répète: on donne nos enfants à n’importe qui, mais pas nos biens matériels… Mais où sont les priorités des Français ? Dans nos objets/argent, plus que dans nos proches, plus que dans l’humain…
« L’allaitement, passé un certain âge… malsain » ? Je tiens à rappeler aux gens qui pensent que les seins sont sexuels que si la nature/Dieu (ou que sais-je) avait voulu que les seins soient sexuels, ils nous auraient permis un effet wonderbra à nos poitrines au moment de la montée du désir… Au lieu de ça… quand on attend un bébé… à l’accouchement, le lait arrive naturellement… magique pour nourrir au mieux nos bébés. Donc non, non non et encore non. Je tiens à rappeler à ce système patriarcal au possible, qui a mis la femme en position d’objet sexuel AVANT TOUT, que NON: les seins, c’est pour donner à manger, en premier lieu, à nos enfants… pas pour satisfaire les petits fantasmes de M. Quand aux puritains qui trouvent ça dégoûtant: je ne pense pas que Marie ait eu un chauffe bib et sa boite de Guigoz dans son étable pour nourrir Jésus.
« La lâcher…« ? Si petit ? NON
« La laisser pleurer« ? NON
« L’habituer seule dans son lit » ? NON
Comment peut on croire que c’est mieux de laisser son bébé seul, pleurer ? Heureusement que l’humain n’a pas appliqué ce genre de conseils dès les premiers hommes… Je doute que laisser un bébé pleurer 3 buissons plus loin, seul, aurait permis à notre espèce de survivre longtemps…
Et quoiqu’il en soit: Je ne laisse pleurer personne; les gens que j’aime, je prend en compte leur peine; alors mon bébé d’à peine quelques mois ? Mes enfants que j’aime plus que tout au monde ? Impensable.
Et ce sont souvent ces mêmes personnes qui se plaignent du manque d’humanité et du matérialisme de leur entourage/société … Où est l’erreur ?
Ce n’est pas notre cas: chez nous on fait passer nos enfants, avant tout le reste.
Nos voitures /maison/ argent / travail… dans quelques années ne seront peut être plus à nous… et nous serons sûrement même passé à autre chose.
Nos filles resteront toujours nos filles, dans 5 ans, 10 ans, 30 ans, 50 ans… jusqu’à la fin de nos vies nous resterons leur parents et elles resteront nos enfants. Elles seront jusqu’à notre dernier souffles les grands amours de nos vies.
Nous estimons qu’elles méritent bien qu’on se « « fatigue » » pour elles quelques années encore. Quoiqu’en pense les « bien » (?) pensants…
Chacun fait comme il le sent, chez lui. Nous ne venons pas vous expliquer comment faire chez vous: même si c’est contraires à nos propres aspirations. Nous respectons vos choix : même s’ils raisonnent faux en nous, même si nous ne les comprenons pas, même s’ils sont aux antipodes des nôtres.
Alors OUI laissez nous vivre, et nous aimer comme nous l’entendons, CHEZ NOUS …
Nous vous laissons bien vous aimer comme vous l’entendez.
Si chacun mettait l’énergie qu’il emploie à s’occuper de la vie des autres à balayer devant sa porte, il n’aurait plus de temps pour critiquer son prochain… et tout le monde ne s’en porterait que mieux.
Sur ce…
… je suis VRAIMENT « fatiguée »…
… et m’en vais de ce pas retrouver mon bébé d’amour, pour une dernière tétée/câlin … le cœur rempli de bonheur de la voir si paisible, si sereine et si joyeuse.
… bonne nuit.